Test Asus Vivobook S 14 OLED : un ultraportable grand public, fin et polyvalent

Asus est une grande famille où les dynasties de PC portables se côtoient, se ressemblent, mais s’adressent chacune à un public différent. Les grands nomades exigeants se tourneront vers les Zenbook, les gamers vers les ROG Zephyrus ou Strix, tandis que le grand public prendra le chemin tracé par les Vivobook.

En l’occurrence, les dernières générations tendent beaucoup du côté des ultraportables et mettent en avant leur finesse, leur légèreté et un design généralement soigné. L'effort est d’autant plus appréciable que ces machines maintiennent le cap sur des prix bien plus abordables. Cela implique évidemment quelques sacrifices de-ci de-là, toute la difficulté pour le géant taïwanais consistant à trouver le point d’équilibre. Un art dans lequel il est toutefois passé maître.

Pour y arriver — et comme toujours —, Asus ne lésine pas sur le nombre de déclinaisons proposées. En l’occurrence, le Vivobook S 14 OLED (S5406MA) que nous testons ici est animé par une puce Intel Meteor Lake. Et comme son nom le laisse entendre, il héberge un écran OLED. Une bonne base préalable pour séduire, mais est-ce le cas dans les faits ?

Compact, costaud et beau, le design de ce Vivobook est une réussite. Il marque des points d’emblée grâce à sa finition soignée, son coloris Neutral Black (qui capte hélas beaucoup les traces de doigts) et ses matériaux solides. L’ère du plastique est loin derrière nous, la coque et le capot du S 14 OLED sont en métal, de l’aluminium selon toute vraisemblance. L’ensemble assure une rigidité rassurante, tandis que la finesse offre un confort de prise en main appréciable, qu’on porte le terminal ouvert à bout de bras ou replié.

Malgré cette finesse, Asus a fait en sorte d’intégrer une connectique variée dans son Vivobook S 14 OLED. Sur le côté gauche, on identifie un port HDMI 2.1 et deux ports USB-C : l’un 3.2 Gen 1, l’autre USB4. Le constructeur taïwanais a également glissé un lecteur de cartes microSD, mais comme toujours, nous aurions préféré un “plein format”. Le dernier élément de connectique à gauche est le port audio combo mini-jack. À droite, ce sont deux ports USB-A 3.2 Gen 1 qui ont été disposés. De quoi faire, donc, sans faux pas ni absences vraiment regrettables.

Même l’absence de wifi 7 au profit du standard précédent wifi 6E, n’est pas un défaut à proprement parler. L'utilisateur pourra malgré tout profiter de la bande de fréquences 6 GHz, mais pas des derniers débits. C’est un module Intel AX211 qu’on trouve aux commandes, également chargé de la connexion Bluetooth 5.3.

Au-dessus de la machine, on trouve un clavier aux touches larges et bien rétroéclairées. Leur course est un peu molle et longue, mais pas désagréable pour autant. Elle est avant tout stable et discrète, ce qui est un bon point quand on œuvre dans un espace où le silence est d’or.

L’impression de frappe n’est donc pas mauvaise, mais octroie une sensation légèrement décevante, comme si le clavier n’était pas à la hauteur du reste de la prestation et de la finition. Attention, ce n’est qu’une impression et nous reconnaissons bien volontiers que notre niveau d’exigence est assez élevé, généralement satisfait uniquement par les claviers des ordinateurs portables de Microsoft et Apple.

Le pavé tactile, bien centré et juste en dessous du clavier, est large et réactif. Le doigt glisse agréablement sur sa surface, ce qui contribue à faciliter la gestion des gestes Windows. Nous aurions cependant apprécié qu’il soit un peu moins rapide à interpréter un toucher bref pour un clic.

Protégée par un obturateur physique qui coulisse aisément pour dégager l’objectif, la webcam Full HD (2,1 Mpx) embarquée permet de déverrouiller l'ordinateur grâce à Windows Hello. Pour le reste, elle n’est pas très à l’aise en basse lumière ou dans des environnements avec contre-jours. Plus gênant, elle a tendance à générer beaucoup de bruit numérique, une exposition très déséquilibrée et un rendu colorimétrique peu flatteur avec des couleurs saturées. Enfin, la définition et le piqué de l’image sont tout simplement mauvais, assortis d'un effet aquarelle assez surprenant en 2024.

Asus a fait le choix de ne pas pousser la puce Core 7 Ultra 155H dans ses retranchements et de miser sur une dissipation discrète de la chaleur. En fait, on ne trouve des évents que sur la tranche arrière de l'ultraportable et une minuscule partie du boîtier. Il en ressort que le Vivobook S 14 OLED ventile peu, voire pas du tout quand on se contente de surfer ou saisir sur un traitement de texte. Mais dès que se fait ressentir le besoin de chasser la chaleur au-dehors, il demeure plutôt discret — nous n’avons mesuré que 33,6 dB en poussant la machine un peu.

Dans ces conditions, nos mesures thermiques montrent que ce portable d’Asus contient ses débordements. Sur la partie supérieure, nous avons relevé un maximum de 41,1 °C et 45,4 °C pour la partie arrière, d’où s’échappe une partie de l’air chauffé au contact des caloducs et brassé par les deux ventilateurs intégrés. En revanche, attention à ne pas poser le Vivobook sur vos jambes nues, car ce sont jusqu’à 53,1 °C que nous avons relevés au niveau des aérations placées en dessous du PC.

L’Asus Vivobook 14 OLED organise sa configuration autour d’un Core Ultra 155H, une puce Intel Meteor Lake de dernière génération qu’on trouve dans de nombreux PC portables depuis la fin 2023. La raison de cette popularité est qu’elle est polymorphe, au sens où, selon l’enveloppe thermique qui lui est allouée dans une machine, elle affichera des résultats très différents, devenant moins gourmande en énergie ou au contraire plus puissante. Ses 16 cœurs (6 cœurs haute performance, 8 cœurs basse consommation et 2 cœurs très basse consommation) assurent un total de 22 threads. La partie graphique, elle, est toujours confiée à l’architecture Arc, celle qui meut les cartes graphiques dédiées, mais évidemment avec des performances revues à la baisse. L’ensemble de ce SoC est épaulé par 16 Go de mémoire, le maximum qu’Asus propose pour ce Vivobook.

Le Vivobook S 14 OLED obtient un indice de performance de 144, ce qui le place plutôt parmi les PC portables testés tirant le meilleur parti de la puissance du Core Ultra d’Intel. Il fait ainsi mieux que le Galaxy Book4 Pro de Samsung et le MSI Prestige 13 AI Evo. Il surclasse également l'Apple MacBook Air M3 15 pouces sorti il y a peu.

Dans les faits, nous n’avons jamais rencontré de ralentissements désagréables et l’interface de Windows est fluide et réactive. Les programmes se lancent également rapidement.

Pour prendre un peu la mesure de la partie graphique du SoC d’Intel, nous avons fait tourner quelques jeux. Des titres comme Dead Cells ou Hadès tournent sans le moindre souci, sans même que le Vivobook ne ventile vraiment. Bien sûr, nous avons aussi fait tourner notre “good old game” de référence, Shadow of the Tomb Raider. En Full HD, réglage fixé sur Très haut, nous avons relevé 25 images par seconde (i/s), ce qui n’est pas suffisant pour jouer. En passant ce réglage à moyen, on atteint 30 i/s, ce qui est déjà mieux. C’est sur Très bas qu’on obtient le niveau de confort requis et la fluidité nécessaire, avec pas moins de 47 i/s. En réduisant la définition de jeu ou la qualité de rendu, il est donc possible de faire tourner bon nombre de titres plus ou moins récents. Cela ne fait pas de ce Vivobook une machine gaming pour autant, mais nourrit sa polyvalence.

Les performances du module SSD n'y sont pas pour rien. Même si ce n’est pas le plus rapide du marché, ce dernier permet des débits en lecture plus que confortables, à un peu plus de 5 Go/s, et presque 3,5 Go/s en écriture. Vous pourrez manipuler et transférer des fichiers assez lourds sans trop patienter.

Avec ses bordures latérales fines, son menton plutôt discret et un sommet assez large pour héberger la webcam, la dalle Oled de 14 pouces est estampillée 3K pour une définition de 2880 x 1800 pixels. Comme il se doit, Windows 11 propose d’ajuster le grossissement de son interface pour gagner en confort visuel ou en espace de travail. Par ailleurs, la dalle est rafraîchie à 120 Hz, ce qui garantit un bon confort visuel au quotidien.

Ce confort est renforcé par l’excellente fidélité des couleurs affichées. Nos mesures attribuent en effet à la dalle un delta E de 1,8, bien inférieur au seuil de 3 au-dessus duquel l’œil humain ne fait plus la différence entre la vraie valeur d’une couleur et sa représentation à l'écran. La température des couleurs est de 6754 K, donc légèrement au-dessus de la norme vidéo (6500 K). Évidemment, puisqu’on a affaire à une dalle Oled, le taux de contraste est jugé infini et la rémanence imperceptible.

Deux points nous poussent toutefois à modérer notre enthousiasme. Le premier est la luminosité de la dalle, assez décevante avec 392 cd/m² mesurés. Ce sera suffisant pour travailler dans un bureau ou un espace ombragé, mais plus difficile dos à une fenêtre exposée à la lumière. Le défi deviendra même impossible à relever en plein soleil.

Second point qui ne vient qu’accentuer le premier : la dalle a tendance à souffrir de reflets assez nombreux, devenant parfois un véritable miroir avec un taux de réflectance de 60 %, du jamais vu ! Cela complique la tâche et demande à ajuster l’inclinaison de l’écran ou son orientation.

Malgré ses deux haut-parleurs signés Harman Kardon, son étiquette Dolby Atmos et ses petites grilles sous le châssis pour laisser sortir les vibrations sonores, le Vivobook S 14 OLED vient allonger la longue liste des victimes de la physique. Pour produire un bon son, il faut effectivement des membranes qui déplacent de l’air. Or dans un boîtier aussi fin, le défi est rude à relever. De fait, même en jouant avec les réglages dans le programme Dolby Atmos, les basses manquent de rondeur, de présence, au mieux une sorte de ronronnement distant qui manque de puissance. Rendez-nous la ligne de basse d’Immigrant Song et les percussions surpuissantes de Black Skinhead, s’il vous plaît !

Les aigus sont là, mais un peu timides, tandis que les médiums ont l’avantage d’être clairs et assez bien définis. C’est déjà ça… Pour résumer, c’est un peu comme écouter de la musique dans Le Monde à l’envers. Pas génial.

Vous n’obtiendrez pas forcément un soutien de meilleur niveau en branchant votre casque à la prise mini-hack combo intégrée. Si la plage dynamique est légèrement supérieure à celle de la moyenne des PC testés par Les Numériques, toutes les autres mesures relevées sur ce Vivobook sont inférieures aux moyennes. Au point qu’on se demande si le portable d’Asus pourra gérer correctement les casques à forte impédance et même si l’effet stéréo sera bien marqué, considérant que la diaphonie est loin d’être bonne.

Les Vivobook ont des airs indéniables d’ultraportables. Notre modèle de test pèse seulement 1,3 kg, auquel s’ajoutent les 381 g de son chargeur et des câbles adjoints. Le poids total demeure très raisonnable dans un sac et vous permettra également de le transporter du canapé à la cuisine ou de votre bureau à une salle de réunion.

Le chargeur de 90 W fait le plein de la batterie de quelque 75 Wh en 105 min et atteint les 50 % en 27 min seulement. Appréciable quand on souhaite partir rapidement pour quelques heures loin d’une prise de courant.

Le Core Ultra 7 155H a déjà atteint des sommets d’autonomie dans certains des appareils que nous avons testés récemment (on pense en l’occurrence au Galaxy Book4 Pro de Samsung). Il ne réédite pas cet exploit dans le Vivobook S 14 OLED, mais offre toutefois une autonomie très confortable. Lors de notre test en streaming depuis Netflix avec la dalle réglée à 200 cd/m², nous l’avons vu tenir pas moins de 9 h 46 min. Ce n’est pas exceptionnel, mais plutôt bon de nos jours.

Ôtez 11 vis pentalobe, dont une cachée au centre de la partie inférieure de la coque, et le Vivobook S 14 OLED vous livrera tous ses secrets. À l’intérieur, comme dans tous les ordinateurs portables, tout est rangé au cordeau. Et comme dans beaucoup d’ultraportables, malheureusement soudé à la carte mère. C’est notamment le cas du module wifi/Bluetooth, alors tant pis pour ceux qui auraient voulu passer aisément du wifi 6E au wifi 7.

La mémoire vive est également soudée, il ne sera donc pas possible d’ajouter de RAM ultérieurement. En définitive, les deux seuls éléments qui paraissent facilement démontables sont la batterie, maintenue par quelques vis, et le module de stockage SSD au format M.2.

Néanmoins, le Vivobook S 14 OLED se voit accorder un indice de réparabilité de 8,4/10, ce qui le classe plutôt parmi les excellents élèves et montre bien que la réparabilité n’est pas forcément synonyme d’évolutivité.